L’œuvre
Ce matin, en lisant mon fil d’actualités Facebook, je suis tombée sur cette magnifique illustration d’Amy Haderer, artiste, maman, doula et activiste dans le domaine de la périnatalité.
Cette œuvre, nommée « Triple Goddess » était accompagnée du texte suivant, de Daliborka Milovanovic Rignault, fondatrice des Tentes Rouges :
« Tous les ovocytes qu’une femme portera dans ses ovaires durant toute sa vie se forment alors qu’elle n’est qu’un fœtus âgé de quatre mois dans le ventre de sa mère.
Ainsi, une partie de la vie cellulaire d’un individu commence littéralement dans le ventre de sa grand-mère.
Ce fait biologique d’imbrication de trois générations de femme sur une courte période de cinq mois est en résonance avec le fait que la plupart d’entre nous ne connaîtra jamais son arrière-grand-mère.«
Ce qu’elle m’inspire…
Que l’on en soit heureux ou non, nous avons tous et toutes vécu plusieurs mois dans le ventre de notre grand-mère, lorsqu’elle-même attendait notre propre mère. En effet, quand le système reproducteur de notre mère a pris forme, soit aux environs de ses 4 mois de vie intra-utérine, des millions de follicules ovariens se sont générés en elle, dont nous ! Notre vie cellulaire a démarré il y a donc beaucoup plus de temps qu’on ne le pense…
Dans l’absolu, cela signifie entre autres que, pendant les 5 mois derniers mois d’une grossesse, 3 générations – grand-mère, mère et enfant(s) – sont imbriquées les unes dans les autres, à la manière des poupées russes.
Étrangement, je n’ai réalisé cela qu’il y a quelques mois alors que ma vision de la vie était en plein chamboulement, nouvel élément mettant en lumière la magie de la vie.
N’ayant pas connu ma grand-mère maternelle, puisque celle-ci est partie trop tôt, j’ai compris que, même si je n’ai jamais eu la chance de la connaître et de la voir, j’ai vécu dans son corps à travers ma propre mère, et qu’un fil rouge nous lie au-delà du temps et de l’espace, de même qu’il m’unit à ma fille et aux enfants que ma fille aura si elle fait le choix d’en avoir.
Ma fille non plus ne connaîtra jamais sa grand-mère maternelle, alors je lui parle régulièrement de ce phénomène, pour qu’elle le sache, pour qu’elle n’oublie pas, car il est puissant, profond, mystique, magique.
Il illustre notamment le fait que le temps n’existe pas, et que, de mère en fille, les femmes, telles des poupées russes, sont les actrices principales de cet éternel recommencement qu’est la vie.
Petite dédicace à la mère de mon compagnon, qui adore les poupées russes 🙂